La marina de Las Palmas est vraiment grande, je crois avoir lu quelque part qu’il y a 1250 places.
Cependant à mon arrivée on m’annonce qu’il n’y en a aucune disponible, la faute à un grand rallye transatlantique (l’ARC) et ses 250 bateaux, tous plutôt grands, probablement aucun en dessous de
12 mètres, la moyenne doit plutôt tourner autour des 14 mètres. Frais d’inscription de l’ordre de 5000 € paraît-il. Ils partiront en direction de Sainte Lucie aux Antilles le 25 novembre.
Après un peu d’insistance de ma part, j’obtiens quand même une place jusqu’au lendemain mais pas
dans le port principal, dans un bassin annexe en général utilisé par les bateaux locaux, lequel bassin est quasiment vide à mon arrivée. Tu parles qu’il n’y a pas de place !
En fait, je m’en rendrais compte plus tard, ce bassin est réservé pour les catamarans qui
participent au rallye. Ça fait plus d’une semaine que je suis au même endroit, dans un coin du bassin, et que je vais chaque jour quémander une journée supplémentaire et qu'on me l’accorde. Les
choses ont évolué et Vo Lu Mondu est maintenant entouré de catamarans, les plus "petits " mesurant 14 mètres… De là à dire qu’il fait tache dans ce milieu avec ses airs de baroudeur brut de
décoffrage, il y a un pas qu’on peut franchir allègrement, ce qui n’est pas pour me déplaire…

Même si nous ne jouons pas dans la même cour de récréation, j’ai quand même quelques contacts
sympas avec certains de mes voisins, en particulier avec une famille avec 2 petits enfants et un petit chien.
Les journées se succèdent à un rythme que je trouve, comme toujours, trop rapide. Je m’occupe en
allant au marché chercher fruits et légumes (les oranges locales sont délicieusement douces et tout aussi douces pour le porte-monnaie) et en faisant les petits bricolages toujours nécessaires
sur le bateau. Dès que j’ai eu fini la liste des choses à faire avant de partir j’en ai fait une deuxième, je n’ose pas dire seconde, la venue d’une troisième n’étant pas à exclure.
Vous vous demandez peut-être ce qu’il peut bien y avoir sur ces listes qui existent sur
pratiquement tous les bateaux. Exemple de ce que j’ai fait hier :
- - Enfin installé le tuyau et la pomme de douche. Bon, ça ne donne pas de l’eau chaude pour autant mais ça sera tout de même appréciable, je pense, sous les tropiques. Les réservoirs se
trouvant sous la ligne de flottaison, l’eau douce sera à la température de la mer, ça devrait aller.
- - Terminé le support en contreplaqué de l’antenne GPS de l’AIS et mis en place.
- - Essayé une fois de plus de colmater une infiltration d’eau récalcitrante qui se produit quand les vagues escaladent l’avant du bateau et ça mouille la couchette. Je verrai le résultat plus
tard.
- - Démonté la pompe à eau du moteur pour la bourrer de graisse pour éviter la fuite qui m’a un peu embêté en venant ici, en attendant de changer le joint en Martinique. J’ai fait ça le matin et
l’après midi, Patrick, un voisin de bateau m’a dit qu’il avait le même problème sur le même moteur et qu’il avait trouvé les joints adéquats. Donc ce matin, j’ai démonté une fois de plus la pompe
et je suis allé chercher les joints, 5 kilomètres à pieds environ, retour en bus quand même. Et cet après midi, remontage de l’ensemble et, miracle, plus de fuite.
- et pour terminer, un petit réglage sur le régulateur d'allure après contact par
courriel avec le fabriquant au Québec. Ça pris une petite minute pour résoudre un problème bien embêtant.
Histoire de varier le menu journalier, amoureux des petits félins, je vais régulièrement rendre
visite à la colonie de "chats libres", c’est plus joli que "chats errants", qui vivent entre les blocs de béton de la digue du port. Ils sont une soixantaine, paraît-il, et une association
s’occupe de les nourrir, les soigner si besoin et les stériliser pour éviter une trop grande prolifération. Et pour ne pas leur faire subir ce traitement deux fois ou plus, le vétérinaire leur
coupe une pointe d’oreille pour les différencier. Pas très élégant mais efficace.
Et histoire d’alimenter mon blog "Chat" (http://feliscatus.over-blog.com), je fais des dizaines de photos de petits félins pas si domestiques que ça, la plupart sont très méfiants et restent à
distance respectable. Je n’ai pu en caresser qu’un seul.

Autre occupation indispensable, trouver un endroit avec une connexion internet correcte. Le réseau
de la marina fonctionne bien mais le bateau est trop loin pour capter un signal suffisant. Quand je dis indispensable, ça l’est vraiment pour tout voyageur actuel. Ils ne doivent vraiment pas
être nombreux ceux qui se promènent sur la planète sans ordinateur ou iPad. Internet a révolutionné le voyage, entre autre. Mon ordinateur, c’est mon lien avec le reste du monde, ma famille, mes
amis, vous les lecteurs de ce blog. De nos jours, on cherche une connexion pour avoir ses courriels alors que je me rappelle qu’il y a une vingtaine d’années je cherchais la poste principale à
Sydney, Dakar ou Papeete pour trouver mon courrier en poste restante. Et là, deux scénarios possibles : soit il n’y avait pas les lettres tellement espérées et la déception était souvent
cruelle, soit une belle pile d’enveloppes timbrées vous attendait, le vrai bonheur, et vous vous retrouviez sur le premier banc public à proximité à vous demander par laquelle de ces merveilles
manuscrites bordées de bleu et de rouge du courrier par avion vous alliez commencer le délice de la lecture. La saveur était infiniment plus intense que la consultation de quelques lignes
électroniques même si celles-ci sont aussi très appréciées, après avoir mis à la poubelle les éléments indésirables. Les temps changent, tout évolue.