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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 00:34
Il m'arrive de sortir de ma campagne maritime pour aller vers des zones plus construites et habitées.
Aujourd'hui, petite visite d'une jolie ville avec des belles maisons à colombage: Ystad, 17000 habitants, sur la côte sud est de la Suède.










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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 00:14

Il y a dans cette région de la Scanie, tout au sud de la Suède, de très longues plages.
L'été, c'est la Côte d'Azur du Nord. Beaucoup de familles suédoises ont une maison de vacances dans cette contrée, y compris la famille royale.
Cela va de la petite maison en bois à l'immense villa très moderne avec dépendances et piscine.
Pas grand chose à voir cependant avec les rivieras française et italienne.
Pas de plages aménagées avec location de transats et parasols, pas de marchands de pacotilles et boutiques à frites tous les 100 m, pas de bistrots, restaurants ou discothèques à chaque coin de rue, pas d'immeubles en front de mer, ni plus en arrière d'ailleurs, pas de marinas pleines d'embarcations ventouses.

Donc, il n'y a rien, la zone !

Eh bien, tout dépend ce que vous recherchez: y trouveront leur compte les amateurs de plage et de baignade (la température de l'eau dépasse souvent les 20°), les joueurs de golf (3 parcours dans un rayon de 2 km) et les amoureux de nature bien préservée et protégée: on y trouve énormément d'espèces d'oiseaux, migrateurs en particulier, et des phoques. L'endroit est très réputé auprès des ornithologues, ils sont presque aussi nombreux au printemps et à l'automne que les bêtes à plumes dans les airs. Ils se pressent ici en provenance de toute l'Europe.
Mais en hiver, comme sur la côte méditerranéenne, c'est le grand calme.

Aujourd'hui, la température de l'eau dans le port s'élève, si je peux dire, à 2° et n'incite pas trop à la baignade. Quoique...


Température de l'air: 5°    Température de l'eau : 4°

Pas d'image de moi dans l'eau. Peux pas utiliser l'appareil photo avec masque et tuba ! Désolé.

Il y a le long des plages, un peu en retrait, parfois dans les dunes ou sous les pins, des cabanes de plage. Des dizaines, des centaines, parfois toutes identiques, parfois différentes, en général très bien entretenues et quelques fois délabrées ou à l'abandon.
Elles sont toutes petites, environ 1,50 m sur 1,50 m, et sont utilisées pour se changer et stocker le matériel de plage: transats, parasols, jeux, tout le nécessaire balnéaire.
Elles sont très souvent blanches et, de temps en temps, comme une tâche de crème glacée à la framboise, à la fraise ou à la pistache sur un chemisier blanc, l'une d'entre elles vous fait pétiller la pupille avec sa ou ses couleurs vives. Waouh, quel bonheur !
Et là, vous n'avez qu'une envie: rencontrer l'original ou l'anarchiste qui a osé briser cet ordre aussi bien établi.
La rencontre d'un esprit coloré....
Et moi, modeste photographe à mes heures, je lui dis: MERCI !






































































































































































































































































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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 14:45
Dans un commentaire, Jean-Jacques me suggère de plus parler de mon voyage.
Je comprends, vous en avez peut être assez de voir mes compagnons à plumes, de mes petites histoires invraisemblables de gamin qui veut un bateau, etc...
Donc, aujourd'hui, je vais vous parler exclusivement de la Suède et de ses habitants, les suédois et les suédoises. Exclusivement.

La Suède est vraiment un pays formidable.
La nature y est très belle et bien préservée. Il y a plein d'oiseaux, zut , là je dérape...
La région où je me trouve s'appelle la Scanie, elle est tout au sud du pays et la ville principale est Malmö (260 000 habitants) 3ème ville de Suède après Stockholm et Göteborg.
C'est une région au relief assez plat, plutôt agricole, d'ailleurs les oies adorent aller dans les champs, zut, je dérape encore....
Plus au Nord, côté mer Baltique, il y un très grand nombre d'îles et en particulier le magnifique archipel de Stockholm, mais ça je vous en parlerai dans quelques mois.
Et surtout les suédois sont des gens merveilleux, gentils, sympas, accueillants, cultivés et ..... perspicaces.
Figurez vous que ces gens là ont réussi à faire en 2 mois et demi ce que mes chers compatriotes (pas si chers que ça finalement) n'ont pas réussi à faire en 50 ans: réaliser à quel point je suis quelqu'un d'exceptionnel.
2 articles dans la presse en 10 jours !
Je vous avais déjà envoyé le 1er article (link)voici le 2ème et cette fois dans le plus grand tirage de tout le sud de la Suède, le KVÄLLS POSTEN.link

Faut quand même reconnaître que passer l'hiver en Suède dans un bateau
où il fait quand même entre 18 et 20°, grâce à mon petit poêle,
  où j'ai même un four pour faire mon pain,  
où j'ai une connexion internet, où je m'amuse travaille sur mon ordinateur pour faire mon blog,    
où je peux écouter de la bonne musique et même France Inter, c'est quand même balèze, non ?
C'est tout de même pas donné à tout le monde de pouvoir supporter de telles conditions de vie, faut une sacrée trempe !
Avouez que ça mérite une certaine notoriété, c'est quand même plus fort que de terminer dernier de la 88ème édition de la Star Ac, vous savez "l'Artiste" qui a fait péter 3 800 000 écrans de télé à cause des vibrations quand il a, soit disant, chanté. Même Gaston Lagaffe au sommet de son art avec son gaffophone n'avait pas fait aussi bien lors de son dernier concert au Stade de France retransmis en live sur TF37 et France48.
Après le 1er article, j'ai vu défiler nettement plus de personnes devant mon bateau que d'habitude. Eh oui, qu'est ce que voulez, c'est comme ça.
Je suis très sollicité. Je dois d'ailleurs rencontrer la famille royale mais je ne suis pas dispo avant 2 semaines.

Une seconde,.... on me dit dans l'oreillette (oui, j'ai une oreillette maintenant, c'est comme ça) que des groupies sont en train de venir me voir.

Ah, j'entends quelque chose. bon je vous laisse, je crois qu'on m'attend.

Me revoilà, c'était juste un couple de retraités, charmants au demeurant, qui promènent leur petit chien chou comme tout.

Ouf, je préfère ça. Vous savez que j'aime bien la tranquillité alors vous comprenez, les groupies..... Enfin non, probablement vous ne pouvez pas comprendre.
Bon je retourne à mes obligations..... tournevis, pinceau, etc... je suis resté très simple.
Ah, j'entends de nouveau quelque chose. Je vais vite voir qui c'est. Zut, j'ai renversé le pot de peinture bleu turquoise ! Déjà que j'en avais pas assez. Tant pis.
Ce n'était que le bateau des gardes côtes qui rentre de mission dans l'Öresund entre Suède et Danemark.

De quoi je vous parlais avant d'être dérangé ?

Ah oui, la Suède.
Bon une autre fois, d'accord Jean- Jacques ?
A bientôt.

Mais bon sang, elles foutent quoi les meufs blondes aux yeux bleus ?


Quoi ? Non non, je parlais de mes voisines les oies, c'est un lapsus: je voulais dire: mais qu'est ce qu'elles font les oies, elles devraient déjà être rentrées?


Ça y est, elles sont là ! J'y vais vite.

Non non, pas les oies, les groupiiiiiies !!!!!!


P.s.: mes conseillers en communication me disent que je devrais avoir un website, ça fait quand même mieux qu'un blog. Un blog, n'importe qui peut en faire un et je suis bien placé pour le savoir. Vraiment n'importe qui....

Donc, un webmaster (ça fait mieux que "n'importe qui devant son clavier") est en train de préparer le template et tout le reste.
Il a déjà trouvé l'adresse: face à une telle situation, on nous a proposé de mettre 5 w au lieu de 3 devant l'adresse, c'est un minimum, vous comprenez.
Le reste de l'adresse, je vois pas trop le rapport, mes les conseilleurs le voient et puis ça a l'air de leur faire tellement plaisir que j'ai donné mon accord:
wwwww.misterbighead.pa.com/toutlemonde
C'est classe, non ?

Je vous embrasse toutes (quelle chance vous avez !)
Salutations aux autres (tout aussi chanceux !).


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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 00:01
Figurez vous qu'on m'a dénoncé !
J'ai rien fait de mal pourtant. Bon juste un truc un peu bizarre, curieux, inhabituel voire inexplicable. Rien que ça.
Donc, une personne plus ou moins bien intentionnée m'a dénoncé au..... journal local.
Imaginez le scoop: un français est venu de Méditerranée en bateau pour passer l'hiver chez nous !
LE SCOOP de l'année !!!!!!!
Faut vite aller voir cette bête curieuse.
Donc, hier ont débarqué, si je peux dire, une jeune journaliste et un photographe.
Mission: essayer de percer le secret, pourquoi est il ici, pourquoi en cette saison, comment occupe-t-il ses journées, n'a-t-il pas trop froid, etc.... On veut tout savoir, on est journalistes, nous.
- Mais il fait chaud dans le bateau !
- Ben oui, qu'est ce que vous croyez ? Vous chauffez pas chez vous ?
- Mais pourquoi venir ici en hiver ?
- Et vous, vous êtes aussi ici en hiver ?
- Oui mais on rêve d'aller au chaud en Espagne ou aux Canaries. Bon, la règle du jeu c'est que c'est nous qui posons les questions et vous qui répondez.
Donc, plein de questions sur plein de choses, on a bien ri. Ils m'ont même demandé si j'aimais la nourriture suédoise et si j'avais un plat favori. Je leur ai donc sorti un truc que j'adore à base de crabe avec je ne sais pas quoi d'autre, ça se tartine sur leur espèce de biscottes. J'en raffole ! ça les a bien fait rire.
Le tout avec le photographe qui est probablement payé au nombre de photos prises. Je n'ai pas compté mais on ne doit pas être loin de 372 !
A un moment je lui ai dit: "STOOOOP !". Il a été surpris et lui ai dit que sa carte était pleine et que l'appareil débordait et qu'il y avait des images par terre. Le pire, c'est qu'il a regardé par terre !
Pas l'air bêta le gars !
On voit qu'il a pas dû connaître l'époque des Kodachromes qui coûtaient la peau des fesses car à ce moment-là, avant de déclencher, on faisait le maximum pour être quasiment sûr que la photo serait correcte.
Résultat des courses: dans l'édition d'aujourd'hui, j'occupe la moitié de la une et une pleine page à l'intérieur !
Je pense qu'il doivent drôlement s'ennuyer l'hiver par ici, il ne se passe vraiment pas grand chose s'il n'ont rien d'autre à se mettre sous les rétines.
Faudrait peut être leur envoyer notre petit Sarko national et les grèves qui vont avec pour occuper les médias.
Bon, d'accord, ça serait vraiment pas sympa pour eux, ils ne méritent pas ça. Qui le mériterait d'ailleurs ?

Voilà donc ce que ça donne:
Le titre de l'article c'est : "un français passe l'hiver dans le canal"
Le reste de l'article, je ne sais pas, je n'ai vu personne aujourd'hui qui aurait pu me le traduire, j'espère qu'il n'y a pas trop de bêtises.


Si vous voulez voir de manière plus nette, vous pouvez aller sur la version informatique du journal. Vous touverez le lien "article de presse TRELLEBORGS ALLEHANDA" dans la rubrique "liens" (si,si,!) dans la colonne de droite du blog. C'est en version originale non sous titrée, y compris les photos, débrouillez vous !
Si avec ça je ne reçois pas plein de cacahuètes ce week end....

Voilà, c'était la page people du jour. J'ai rendez vous avec Gala et Paris Match la semaine prochaine.

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 00:33
Eh bien voilà, j'ai ce que je venais chercher par ici: du blanc tout autour.
A voir comme ça, vous devez penser que c'est la Sibérie par ici et vous devez aussi vous demander si j'arrive à survivre dans un environnement apparemment très hostile.
Même pas froid ! Bien chaud dans mon igloo flottant, même si les membres du yachtclub s'inquiètent toujours, pensant que je ne vais pas tarder à me transformer en cornet glacé vanille chocolat.
Je vous fais un petit bulletin météo de ces derniers jours:
- 3 jours magnifiques, ciel tout bleu, pas de vent, température autour de 0°, vraiment pas une impression de froid.
- 2 jours gris à - 2°, pas de vent et entre les deux, une nuit à - 8°. Donc en 2 jours, l'eau dans le port a commencé à geler (l'eau de la Baltique est très peu salée). L'eau est à -0°5 et la glace dans le port a une épaisseur d'environ 1 cm.
- 2 jours de neige fine et tout est devenu blanc, y compris sur l'eau.


Et j'adoooore ça !



























La mer dans le coin est très peu profonde sur une grande distance et gèle aussi très facilement. Vous saupoudrez de quelques flocons et voilà une étendue blanche pratiquement à perte de vue.




























Comme vous pouvez voir, c'est beaucoup de blanc et aussi beaucoup beaucoup de gris.
Chose qui ne m'était jamais arrivée, je me suis trouvé en manque de couleurs, d'autant plus que l'intérieur du bateau est peint en blanc.
Pas compliqué à résoudre ce problème, yaka rajouter de la couleur. Ben voyons !
Bon, pour l'extérieur, c'est pas gagné, j'ai pas de baguette magique.
Par contre pour l'intérieur, un petit saut chez le Mr Bricolage du coin, 2 pots de peinture, 1 rouleau, 1 pinceau et me voilà métamorphosé en Van Gogh marin.
Ce n'est pas encore terminé, mais la cabine avant est faite et qu'est ce que ça fait du bien aux mirettes !
J'avais fait une belle et longue liste des travaux à réaliser (60 choses à faire !) avant de reprendre la mer, mais le besoin de couleur est devenu l'urgence, même si je n'avais jamais pensé à repeindre l'intérieur de mon home sweet home.
Bon, je vous fais le coup du AVANT/APRES.

Avant
Après  

Ça vous plaît ?


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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 00:00



Bulletin météo:
ciel bien gris, couverture nuageuse assez élevée.
                              température: 0° au lever du jour (ou plutôt à mon lever qui ne coïncide pas avec celui du jour) puis 1° au "plus chaud" de la journée.
                              vent nul (ça fait 5 jours que ça dure et mon éolienne est au chômage technique) puis s'est levé dans l'après midi jusqu'à environ 5m/s, soit environ18 km/h, soit environ 10 noeuds, soit environ force 2, faites votre choix dans l'unité de mesure que vous préférez.

Emploi du temps d'un navigateur solitaire sédentaire actuellement.
- lever 8h30, matinal aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, pourtant je me suis couché à 1h du mat, presque comme chaque jour sauf le week end, à la fin de mon émission préférée sur France inter (voir le site dans les liens).
- p'tit dèj.: yaourt bio nature (vendu ici en brique de 1litre), pain grillé sur mon poêle, mon indispensable confiture de cassis (addiction) et thé avec citron (2 tasses). Pendant que l'eau chauffe sur le poêle, direction Internet pour voir où en sont les bateaux du Vendée Globe: arrivée demain pour le premier. Bravo!
- direction la boulangerie à 5-600m du port. Plusieurs sortes de pains, mais c'est quand même pas comme chez nous, pas de pain avec une belle croûte qui donne du relief et l'odeur, c'est pas pareil non plus.
- direction le chantier naval (3-400m de l'autre côté du canal) pour faire sertir des cosses sur des câbles électriques dont j'ai besoin pour la suite de la matinée.
- installation et connexion d'un coupleur de batteries avec les dits câbles.
- nettoyage complet du petit aspirateur
- vidage hebdomadaire à l'éponge de l'eau de condensation qui se trouve au fond du bateau (eau à 3°).
- balayage du bateau
- travaux de finition intérieure: pose sur les bords de la table de baguettes d'acajou destinées à empêcher ce qui est sur la table de se retrouver par terre quand le bateau gîte en navigation. On appelle ça des fargues.
- repas vers 12h30 aujourd'hui (horaire très variable): saucisson bien de chez nous (merci Maman), carottes, reblochon (merci Maman encore), oranges, le tout arrosé de la 3ème tasse de thé de la journée.
- ballade, 1h30 environ aujourd'hui, pas plus pour pouvoir continuer mes travaux.
- reprise du travail intérieur: pose de baguettes d'angle et d'autres sur les champs des cloisons. Thé Lapsang Souchong délicieux fourni par mon voisin Magnus, marchand de café et thé.
- vers 16h30, je vais voir mes voisins, Jonas et Ann-Sofie, sur leur grand et beau bateau. Jonas réussit à faire fonctionner mon logiciel de cartographie marine. Une fois de plus, je suis persuadé que jamais je ne serai réincarné en informaticien. C'est pas la peine d'ailleurs, il y en a qui font ça tellement bien.

Jonas perplexe mais tenace devant tant d'adversité

- 19h: je chauffe mon dîner déjà tout prêt: hier à midi j'ai été invité à midi au yacht club et comme il y avait beaucoup trop, j'ai embarqué le reste. Pratique, pas cher et très bon en plus: mélange de pommes de terre sautées, de morceaux de saucisses, de petits morceaux de viande, d'oignons. Typiquement suédois paraît-il. Puis oranges, comme d'hab, addiction aux fruits, le tout suivi de 2 tasses de Saveurs du Soir et de chocolat noir (pas tout à fait une addiction, c'est pas tous les soirs).
- retour sur internet pour voir que le 1er du Vendée Globe arrivera demain après midi pendant que le 2ème continue alors que son bateau à perdu sa quille ! Je me dis que si jamais je perdais une quille, encore que je ne vois comment ça serait possible, ça ne serait pas dramatique vu que mon bateau en a deux.
- et ce soir, un petit article à écrire pour mon blog.
De plus, tout au long de la journée, une ou deux communications sur Skype, trois ou quatre mails avec ou sans réponse, le tout en musique ou en écoutant France Inter.
Le tout va se terminer sous la couette avec un bouquin.
Bon, il est pas loin d'1h du matin et je ne vais pas lire parce que je viens de passer 2h sur Skype à discuter avec quelqu'un que je ne connais même pas et qui est sur son bateau à Victoria en Colombie Britannique, près de Vancouver. On s'est raconté nos vies hivernales et nos environnements respectifs et il m'a donné des tuyaux intéressants pour l'électricité du bateau. Je ne serai pas non plus réincarné en électricien.
Ca fait partie des imprévus et et c'est très bien comme ça.
Alors, surtout ne pensez pas que je risque de m'ennuyer seul sur mon bateau, je n'ai jamais eu autant de contacts.
Certes, les voisins, parents et amis sont plus loin qu'avant, mais en même temps beaucoup plus proches.
C'est aussi le constat que fait Pierre sur son bateau au Canada.
Bon, au lit maintenant, la journée suivante a déjà commencé.

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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 16:55


Arrivé au terme de cette longue voie du Nord à Travemunde (Allemagne), le bateau est amarré dans un chantier naval.
Un peu de repos n'est pas superflu. je me remets à bien dormir (ce qui est habituel pour moi) alors que pendant ces 7 semaines de voyage fluvial ce n'était pas le cas. L'attention et la tension (c'est beau la langue française !) qui m'ont accompagné restaient bien éveillées la nuit et ne me lâchaient pas, peut être qu'elles voulaient être sûres que je ne ferai pas la grasse matinée.
Donc 10 jours d'immobilité, ce qui ne veut pas dire d'inactivité.
Vò Lu Mondu a bien mérité de retrouver son mât en position verticale. Il a fallu regréer les voiles, finir de brancher mes instruments de navigation, installer l'éolienne, continuer les bricolages, faire des courses conséquentes car la vie est plus chère en Suède qu'en Allemagne, se promener, visiter la très belle ville de Lübeck.
Il fallait aussi attendre une bonne fenêtre météo, c'est à dire une situation stable avec des vents faibles à modérés pour mes premiers ronds dans ces eaux inconnues.
Même si la pointe sud de la Suède, ma destination, n'est pas très éloignée, je préfère m'y rendre en faisant de la croisière côtière, des petits sauts de puces le long des côtes allemandes et danoises.
Plusieurs raisons à cela:
- je ne veux pas naviguer de nuit
- le bateau n'a navigué que 3 heures à la voile depuis son lancement
- je n'ai pas navigué depuis plus de 2 ans
- j'ai le temps


La première étape est courte et j'arrive dans une station balnéaire absolument déserte (nous sommes fin novembre), le port de plaisance de 450 places est occupé par un voilier, le bateau de sauvetage et mon bateau, ceci sans compter les milliers de goélands qui y ont pris leurs quartiers d'hiver. Je vous dis pas dans quel état sont les pontons !
Ce soir, j'ai fini de brancher l'éolienne pour le plus grand bonheur des batteries, sauf que ça ne marche pas !
Je réglerai le problème plus tard, en Suède au calme.
ce qui veut dire que je vais devoir faire fonctionner le moteur assez souvent pour pouvoir alimenter en particulier le pilote automatique qui m'est indispensable si je ne veux pas passer mes journées dehors à la barre. Pourquoi n'ai-je pas encore terminé l'installation de la barre intérieure ? ce n'est pas quand je serai dans des latitudes plus clémentes que j'en aurai besoin ! Tout simplement pas eu le temps pour ça, il a fallu faire le tri dans les priorités, mettre une hiérarchie dans les urgences.
Deuxième jour de navigation agréable avec le vent juste comme il faut, bonne force, bonne direction, même pas froid. Que du bonheur !
Pour cette escale nocturne, j'ai repéré sur la carte une baie très fermée où, pour la première fois, je passerai une nuit au mouillage. J'ai prévu d'en repartir avant le lever du jour car l'étape suivante doit me mener au Danemark et la distance à parcourir (35 milles, environ 65 km), si elle n'est pas très longue, m'oblige à partir tôt pour arriver avant la nuit (la nuit tombe à 16h30). Ce ne sera plus le long des côtes mais au large, sans voir la terre ni d'un côté ni de l'autre, et ça, je ne l'ai jamais vécu seul en mer.
Une fois au mouillage, la nuit tombée, je me rends compte que je ne pourrai pas sortir de cette baie avant le lever du jour car je ne vois plus les balises de l'étroit chenal. Il faudra donc être prêt aux premières lueurs du jour.
Je passe ma soirée dans le mode d'emploi de mon GPS pour pouvoir profiter au mieux de ses multiples possibilités que je ne maîtrise pas bien.
Pendant la nuit, le vent se lève, fort, et, de nouveau, je ne dors pas bien. Si ce vent reste comme ça, je ne pourrai pas partir demain. Il faudra attendre.
Au petit matin, plus un souffle !
A 8 heures, je pars donc au moteur sachant que si le vent ne se lève pas, avec ma vitesse de croisière, j'arriverai avant la nuit à destination. Je ne doute pas que le ventilateur se remettra un peu en action.
Eole se réveille mais il ne se lève pas du bon pied.
Après 10 minutes, j'ai hissé les voiles. Un ris dans la grand voile après 10 autres minutes, un deuxième ris 20 minutes plus tard avec le foc un peu enroulé, puis, 30 minutes de plus et c'était 3 ris + trinquette.
Heureusement ce vent était portant (dans le dos), donc ce n'était pas trop inconfortable et le trajet a été parcouru en 5 heures et je suis arrivé bien avant la nuit.
Il y a bien eu des moments un peu chauds pendant cette petite mais intense traversée, un empannage chinois (c'est à dire involontaire) suivi d'un autre volontaire à peine plus doux.

 Force 6.   

(après j'ai rangé l'appareil photo !)                                          


Quel gentil bateau ! il pardonne tout. Et quel sentiment de sécurité à son bord ! Qu'il en soit remercié.
Merci également au pilote automatique qui barre mieux que moi. Il est vrai qu'il ne se laisse pas distraire, lui, par la beauté de cette mer noire couverte de crêtes blanches.
Un grand merci aussi au GPS qui permet avec sa grande précision de tomber pile sur la balise qu'on espère trouver à tel moment.
Pas évident d'affaler ce qui restait de voile pour entrer dans le port.
Le vent est alors établi à force 7 avec des rafales et je décide, vu l'état de la mer, d'aller dans le port de pêche et non dans le port de plaisance dont les abords me paraissent vraiment dangereux.
La bonne décision du jour !
3 jours réfugié dans ce port à attendre que la tempête se calme.
Je suis vraiment satisfait du comportement du bateau et pas trop mécontent du mien.
J'aurais préféré un apprentissage un peu plus soft, un peu plus progressif mais non, directement à la mine. C'est comme ça.
Faut quand même relativiser, c'était quand même pas le Vendée Globe et les cinquantièmes hurlants.

Enfin calmée après 3 jours de tempête.


S'en suivent deux étapes tranquilles au Danemark avec peu de vent et une traversée de l'Oresund, ce bras de mer entre Danemark et Suède. Pas de difficulté si ce n'est une surveillance très attentive des bateaux de pêche et surtout du trafic commercial intense lors de la traversée des couloirs réservés à ces très gros bateaux, ferries, porte-conteneurs; ils sont de plus très rapides.



Et en début d'après-midi, alors que le vent s'est levé de nouveau assez fort (mais je navigue au moteur), j'arrive à ce qui devrait être mon lieu d'hivernage, le port du Falterbo Canal, à l'extrémité sud de la Suède.

 



Je ne vous cacherais pas que je suis vraiment content d'être arrivé, soulagé aussi.
J'ai aussi le plaisir d'être accueilli par Isabelle et Magnus, mes nouveaux amis franco-suédois.
Pour une fois que je n'arrive pas dans un endroit complètement désert.
Juste après avoir amarré le bateau, me voilà attablé avec mes premiers invités nordiques pour un bon plat de spaghettis.

Si je peux me permettre, en toute modestie, je crois que je suis assez fier d'avoir mené à bien toute cette histoire, l'aménagement du bateau, la navigation fluviale, la petite navigation en mer, sans casse, avec plein de plaisir, ce qui fait oublier que ça n'a pas été toujours facile.




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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 00:00

 

Ben voilà, c'est parti.

"La mer Baltique ? mais il fait froid là-haut. Mais qu'est ce que tu vas faire dans le noir ? mais pourquoi tu ne vas pas en Grèce, en Croatie, en Tunisie, aux Antilles comme tout le monde, là où il fait chaud ?"
Voilà quelques remarques auxquelles j'ai eu droit avant de partir. 
Je sais pourquoi j'y vais et je tâcherai au fil du temps de vous démontrer que ce n'est pas parce que la plupart des bateaux n'y vont pas que ça n'a pas d'intérêt.
Bien sûr qu'un jour j'irai sous des latitudes plus chaudes. J'imagine que ce sera plus facile d'aller du froid vers le chaud que l'inverse. 

 Histoire, une fois de plus, de ne pas faire comme les autres, je vais enlever le mât du bateau et rejoindre ces contrées en passant à l'intérieur des terres, pas sur un camion, mais en effectuant un périple fluvial à travers la France et l'Allemagne, soit 2000 km de "péniche".
Après tout, je ne suis qu'un marin d'eau douce, ayant rarement quitté les eaux du lac Léman depuis que je navigue.

Donc, pas de traversée du Golfe de Gascogne, ni de passage de la pointe de Bretagne et de la Manche en automne et je ne vous parle même pas de la Mer du Nord avec ses courants, ses marées, sa météo et son trafic pour le moins intense.

Pourquoi pas cette traversée tranquille d'une bonne partie de l'Europe ?
Ce trajet comprendra la remontée du Rhône et de la Saône puis passage sur toute la longueur du canal des Vosges pour rejoindre la Moselle qui nous emmènera en Allemagne. 240 km de Moselle dans le sens du courant, jonction avec le Rhin à parcourir sur 200 km aussi avec le courant dans le bon sens. Ensuite cap à l'Est puis au Nord par des canaux pour arriver dans l'eau peu salée de la mer Baltique à Travemünde au Nord de l'Allemagne.

Départ le 4 octobre 2008 du Grau du Roi près de Montpellier.
"mais pourquoi tu pars en cette saison ? Attends le printemps au chaud !"
Pourquoi maintenant ? parce que le bateau est prêt à naviguer maintenant (même si les aménagements intérieurs ne sont pas terminés) et que j'ai tellement envie de partir. Plus de 40 ans que j'en rêve !
Je ne pars pas seul, mais avec Jean-Claude équipier expérimenté, vieux routier du Rhône, qui va m'accompagner jusqu'à Lyon et qui m'initiera au passage des écluses.
6 jours pour ce trajet de 300 km, pas vraiment rapide (5 km/h) mais c'est quand même un peu ce que je cherche, non ? Je pense que ce genre de déplacement ne conviendrait pas tellement aux stressés hyperactifs, ou alors en guise de thérapie; ça convient sûrement mieux aux rêveurs contemplatifs.

Le Rhône
 
13 écluses,la plus impressionnante étant celle de Bollène avec ses 23 m de dénivelé.
 

Les paysages ne sont pas toujours très bucoliques et c'est plutôt du genre tourisme industriel avec centrales nucléaires et usines pétrochimiques en guise de décor.



A Lyon, c'est le confluent avec la Saône
et c'est une autre navigation qui commence.
Jean-Claude est parti pour d'autres occupations 
et j'ai le grand plaisir d'avoir avec moi jusqu'à Mâcon ma fille Camille et son copain Morgan. 

 
   

La Saône

Fini les grandes écluses, trafic commercial moins important, beaucoup moins de courant et avec l'expérience acquise sur le Rhône, tout paraît plus facile.

C'est vraiment une navigation paisible à la campagne.
 
La dure vie de marinier...



  
 

         
 
  Vaches mutantes qui regardent passer les bateaux et pas les trains...   

                                                                         
Progressivement, la rivière se rétrécit et prend par moment l'allure d'un canal.

 


 
Il y a même des tunnels !
   
 


et, évidemment, des écluses.

   

et il faut quand même que je vous explique comment ça se passe dans les écluses:

 

1ère chose, entrer dans le bassin, la porte fait 5,20 m et le bateau 4 m de large plus les pare-battage.

Pas beaucoup de place de chaque de chaque côté donc.

A priori, c'est pas compliqué sauf s'il y a du vent latéral. Pas mécontent d'avoir un bateau en aluminium épais donc hyper solide et en plus pas de peinture à érafler.

Ensuite, il faut s'arrèter ce qui ne pose pas trop de problème si on avance lentement avec un petit coup de marche arrière. Evidemment s'il  le vent vous pousse, ç'est tout de suite moins évident, surtout qu'il peut y avoir un autre bateau devant vous.

Pas de problème pour moi, j'étais toujours tout seul. Quelle idée d'aller sur les canaux au mois d'octobre !

       


Il faut s'arrèter si possible au niveau de l'échelle, puis monter sur le bord du bassin pour d'abord amarrer le bateau, puis déclencher le dispositif d'éclusage en soulevant une perche bleue en haut de l'échelle. Après, c'est cool, on regarde le bateau monter en reprenant les cordages au fur et à mesure.  Sauf dans certaines écluses où les remous provoqués par le remplissage sont importants et font bouger le bateau dans tous les sens. dans ces cas là, il faut tirer sur les amarres, parfois assez fort, tantôt devant, tantôt derrière.                                                                                                                                                                                                            

Et voilà le travail !

La sortie n'est pas forcément facile s'il y a du vent latéral car le bateau s'appuie sur un côté, heureusement il y a les pare-battage !

Quand on va dans l'autre sens, en descendant, c'est plus simple et moins de boulot: pas besoin de monter à l'échelle, on se laisse descendre avec le bateau.


Canal des Vosges

Il fait suite à la Saône et je l'ai beaucoup apprécié.


C'est maintenant une navigation forestière. Je n'ai pas vu de sangliers mais j'imagine que eux m'ont vu passer.

C'était le grand calme, le désert même. je n'ai rencontré que les employés des Voies Navigables de France. Selon eux, j'étais le seul usager sur les quelques 120 km du canal.






La navigation est assez facile mais demande beaucoup d'attentionsi car le canal n'est pas très profond, 1,40m par endroits, qu'il est parfois très étroit, ce qui m'a valu de m'échouer 2 fois et de taper un caillou en serrant la rive pour croiser une péniche sablière, le tout sans dégât.  

  Un pont de plus, mais cette fois, je suis dessus !


Amarrage pour la nuit en travers du canal car mes quilles ne me permettent pas de m'approcher de la rive parallèlement à celle-ci. De toute façon, il n'y a pas d'autre bateau qui circule et les écluses sont fermées la nuit.

 


Après une escale à Epinal, le canal rejoint la Moselle qui me mène Toul (où je retrouve Camille et Morgan pour quelques jours) , Metz et Thionville.

Le joli pont sur le canal qui mène au port de Toul.


Ca a été quand même un soulagement d'arriver au bout de ce canal des Vosges, aussi beau soit-il.

Pas question d'utiliser le pilote automatique à cause de l'étroitesse du canal, donc à la barre toute la journée quelle que soit la météo, ça signifie aussi de s'arrèter à midi pour manger, donc mettre l'ancre.

C'était aussi une activité intense certains jours, les écluses étant parfois très proches les unes des autres.

Le 23 octobre, 23 écluses "montantes" (27 km dans la journée, le tout sous la pluie), le 24 octobre le point culminant du trajet  à 320m d'altitude et le 25 octobre 25 écluses descendantes.

5 jours pour franchir les 120 km ponctués par 92 écluses.


La Moselle

Après une petite portion sur le territoire français, escale au Luxembourg (gasoil bon marché) puis entrée en Allemagne.

Changement total d'environnement: après le chemin rural des Vosges, me voici sur une grande route nationale allemande, large et rapide car, c'est la bonne nouvelle du jour, j'ai maintenant le courant avec moi et la vitesse de croisière s'en ressent: 5 km/h sur le Rhône dans le meilleur des cas, 7 à 8 km/h sur le Canal des Vosges (pas de courant) et maintenant 10 à 12 km/h. Les distances quotidiennes en sont donc nettement allongées (environ 70 km).


 

Le cours d'eau est très sinueux avec des rives couvertes de vignobles aux feuilles jaunes (on est fin octobre). Magnifique.


   
                                                                     
 

                                                                  Le pont le plus majestueux de tout le trajet...


Le Rhin
A Coblence, la Moselle rejoint le Rhin et  là aussi, changement de décor:

Tout d'abord, le courant: comme on dit, il y a du jus !
Et la vitesse s'en ressent: 15 km/h.
Les 200kms sur le Rhin seront avalés tout shuss en moins de 2 jours.

Ensuite, le trafic: on peut le qualifier d'intense ce qui est un doux euphémisme. Et c'est du lourd !

Les plus gros bateaux croisés font 200 m de long et près de 5000 tonnes.

En Allemagne, 25 % du trafic commercial se font par voie fluvial, ce qui n'est pas rien.


 


Je me sentais un peu comme sur l'autoroute au volant de ma 2 CV au milieu des 40 tonnes. Sauf qu'il y a des données suplémentaires à intégrer: sur l'autoroute, les voies sont séparées et dans chaque voie, on double par la gauche ( en principe !). Mais là, pas de séparation entre les montants et les avallants (c'est comme ça, a qu'on appelle ce qui descendent, ils vont vers l'aval), on peut dépasser à droite ou à gauche (en ce qui me concerne, il est plus juste de dire que je me fais dépasser à droite ou à gauche car je suis de loin le plus lent).


En principe on se croise en restant à droite comme sur la route mais parfois, en fonction des méandres et du courant, certains bateaux demandent à inverser la chose en arborant un carré bleu sur la droite au niveau de leur timonerie.

Pas compliqué me direz vous, il faut juste ouvrir les yeux et s'écarter si nécessaire. C'est vrai quand il y a peu de trafic.

Mais quand il y a  4 bateaux montants dont 2 arborent le carré bleu et pas les 2 autres et qu'en plus il y a 4 avallants qui vont au moins 2 fois plus vite que moi, je fais quoi ? On peut pas mettre le clignotant à droite pour s'arrêter et attendre que la situation se soit éclaircie parce que, d'abord il n'y a pas de parking, et en plus sur les 4 avallants il y a 2 qui déboulent sur ma droite. Le rapport de force n'étant vraiment pas en ma faveur, je le rappelle, ben on se fait encore plus petit, on reste sur sa ligne et on fait confiance aux pilotes de ces hippopotames qui connaissent leur boulot mais l'adrénaline coule à flot quand même (situation non fictive, réellement vécue).

Cette partie du Rhin sur laquelle je navigue, n'est pas la plus belle même si elle traverse la belle ville de Cologne.



Elle traverse surtout la Ruhr, région très industrielle, et donc, pas vraiment envie d'y faire du tourisme.

 


Après ces 200 kms à fond les manettes, barre à tribord au niveau de Duisbourg et on continue sur les canaux.

L'écluse de Duisbourg, mis à part le fait qu'elle est la première que je rencontre en Allemagne, est impressionnante par la longueur de son bassin: près de 400 m ! La différence de niveau n'est que 5 m. Il ne faut donc "que" 24000 m3 d'eau pour la remplir et faire monter les bateaux.



   

La suite sera une suite de long canaux sans courant (donc 7 à 8 km/h en fonction du vent),  ponctués par des écluses souvent monumentales, parfois rectilignes, parfois entre 2 talus qui empèchent de voir le paysage, passant près de grandes villes comme Hanovre, quelques ports industriels, trafic toujours intense mais quand même moins stressant que sur le Rhin. Cependant cette navigation demande une attention quasi constante pour ne pas trop se rapprocher des rives. Certes, le pilote automatique me permet de rester à l'intérieur quand j'en ai envie et de vaquer à quelques petites occupations, mais il faut un coup d'oeil sur "la route" toutes les 1 ou 2 minutes. Mine de rien, c'est quand même fatiguant au bout de 8 heures non stop.


 
   
   


Heureusement, même si les jours se suivent et se ressemblent, il y a toujours des choses à observer, des couleurs et des lumières à admirer, des canards avec qui discuter un moment et, lentement mais sûrement, les kilomètres s'accumulent et je commence à me dire que les embruns salés sont pour bientôt.

 
 

Toujours bon de savoir qu'on est dans la bonne direction, même si on est pas encore arrivé....


 


Vous avez déjà navigué sur un tapis de feuilles, au milieu des canards, vous ?

Bon, le problème avec les feuilles, c'est que ça bouche le filtre de l'aspiration d'eau destinée au refroidissement du moteur et je dois nettoyer ce filtre 2 fois par jour. Sur le canal des Vosges où il y avait beaucoup de feuilles amassées dans les écluses, non seulement ça bouchait le filtre mais un jour, quelque chose a réussi à passer et a détruit la turbine de la pompe à eau, provoquant une surchauffe du moteur. Heureusement, j'ai entendu l'alarme de température. Il m'a fallu quand même 3 heures pour arranger le tout et remettre en route.


 

Je suis en général obligé chaque matin d'étudier le trajet du jour pour savoir où je vais pouvoir m'arrêter pour la nuit. Eh oui, il me faut un parking de nuit, on est plus sur le petit canal des Vosges.

Souvent, je vise une écluse où il y a un toujours un ponton d'attente pour l'éclusage.

Et parfois ça se termine dans le noir.

 

 
   


Donc, l'arrivée c'est pour bientôt mais avant ça, un des clous de cette traversée continentale.

Vraiment un truc de dingue!
Figurez vous que j'ai pris l'ascenseur.
Ben oui, j'ai pris l'ascenseur comme tout le monde. Enfin presque...
Petit exercice pratique pour que vous imaginiez la chose:
Donc, tout d'abord vous prenez une bassine, la couleur n'a pas d'importance, assez grande pour mettre vos 2 pieds dedans. Si vous êtes 2, prenez une bassine plus grande, 4 pieds à caser.
Ok, vous sortez dans la rue et vous repérez un immeuble avec au moins 12 étages. Si vous êtes déjà dans un tel immeuble, pas besoin de sortir, ça fera l'affaire.
Vous montez au 12ème, à pied ça vous fera du bien mais c'est pas obligé pour l'expérience.
Là, vous sonnez à une porte sur ce palier, n'importe laquelle du moment qu'il y a quelqu'un qui ouvre.
Vous demandez si vous pouvez remplir votre bassine avec de l'eau. Chaude ou froide, c'est égal. Si la personne vous demande pourquoi, ne vous lancez pas dans des explications au sujet du copain sur son bateau qui..... vous allez pas vous en sortir et vous n'aurez pas l'eau dans la bassine. Dites que c'est juste un truc de dingue et que ça n'a pas besoin d'explication.
Après avoir remercié la gentille personne, vous appelez l'ascenseur.
Avant d'entrer, vous posez la bassine par terre.
Là, vous avez un choix à faire: soit vous gardez vos chaussures, soit vous les enlevez. Dans un cas comme dans l'autre, vos pieds seront mouillés, pas grave, vous pouvez en profiter pour les laver et puis de toute façon, ça sèche.
Bon, vos petits petons sont dans la bassine, alors appuyez sur le bouton 0 et là, miracle, ça descend.
ça vous a fait quel effet?
Ben moi, c'était pareil. Enfin presque....
Sauf que c'était le bateau qui était dans la bassine et moi dedans, les pieds au sec. J'ai quand même pas dépensé plein de sous pour avoir mon bateau, bossé 2000 heures pour qu'il puisse naviguer, fait 2000 km sur les fleuves et canaux pour me mouiller les pieds dans un ascenseur !
Eh oui, j'ai descendu l'équivalent de 12 étages (38 m) avec le bateau dans un ascenseur à bateau.
Impressionnant !
Mis à part que j'ai attendu 2 heures pour avoir une place derrière une vieille péniche tchèque (les autres bateaux, plus grands ne me laissaient pas assez de longueur), ça se passe en à peine 10 minutes et tout en douceur.
La bassine fait 100 m de long sur 12 m de large (beaucoup de pieds à caser, 35 pour mon seul bateau qui est tout petit par rapport aux péniches) et 3,4 m de profondeur, soit plus de 4000 m3 d'eau dans la bassine. Imaginez la taille des mécanismes pour descendre et monter de telles masses ?
Regardez les photos, c'est pas un truc de ouf ça ?
C'était la minute humoristico-culturo-technique.

 
   
 Vous avez vu depuis en haut, maintenant c'est 38 m plus bas. 
 
 
 
Les pas de vis de l'installation (un de chaque côté) font près de 40 m de long et 50 cm de diamètre. Dis, elle est comment la machine qui permet de fabriquer ça ?


Et enfin, la voilà, LA MER !!!!







                                                                                          

                                                                             

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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"Je ne vois pas de délégation de nos Frères à quatre pattes.
Je ne vois pas de siège pour les Aigles.
Nous oublions et nous nous croyons supérieurs.
Mais nous ne sommes en fin de compte rien de plus qu'une partie de la Création. Et nous devons réfléchir pour comprendre où nous sommes situés.
Nous sommes quelque part entre la montagne et la fourmi.
Quelque part et seulement là comme une partie et parcelle de la Création."
Oren Lyons Iroquois Onondaga.
Extrait d'un appel aux organisations non gouvernementales des Nations Unies - Genève - Suisse - 1977.

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Mac Millan, ornithologue du XIXe siècle
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