Nous n'allons pas chercher les animaux au petit bonheur la chance.
Hier on m'a demandé où se trouvait exactement les dauphins. J'ai répondu qu'en général on les trouve dans l'eau. Ici, aux Açores et nulle part ailleurs, on utilise toujours la même méthode que lorsque la chasse au cachalot était autorisée, il y a des vigies en poste à terre, à des points stratégiques des côtes. Ces quelques hommes passent les journées entières à observer avec de puissantes jumelles la surface océanique pour repérer le souffle du cachalot, celui d'une autre baleine ou la présence de bancs de dauphins. Si les conditions de visibilité sont très bonnes, ils peuvent dire si c'est cachalot ou un rorqual commun qu'ils ont aperçu à 15 milles (27 kilomètres). Leur rôle est donc absolument essentiel.
Les informations obtenues sont transmises aux bateaux et, une fois sortis du port, le radio guidage commence.
Une fois arrivé à proximité de l'endroit où ont été vus les animaux, c'est à l'équipage de jouer en scrutant la surface sur 360° pour apercevoir un souffle ou des ailerons de dauphins. Pas toujours évident selon la luminosité. Parfois ce sont les clients qui trouvent les premiers.
Les cachalots ne restent pas toujours en surface, ils plongent pour aller chercher leur nourriture, des calmars géants, et la durée d'immersion est au minimum de 30-35 minutes et jusqu'à une heure et demi pour les plus grands mâles. Petite précision, ces géants de la mer peuvent plonger jusqu'à deux mille mètres. Pour repérer leurs proies, pas question d'utiliser la vue car il fait rapidement tout noir sous l'eau. Il utilise donc un système d'écholocation, une espèce de sonar. Ils émettent des "clics" sonores dont ils reçoivent un écho lorsque ces sons rencontrent quelque chose.
Quand nous les voyons pas en surface, nous utilisons un hydrophone directionnel, un micro dans une parabole, que nous mettons dans l'eau pour capter les "clics" et Pedro, écouteurs sur les oreilles, peut dire combien il y a de cachalots et dans quelle direction ils se trouvent par rapport à nous.
C'est un outil très très utile dont nous disposons depuis deux semaines seulement. Nous avons modifié un hydrophone qui ne nous donnait pas la direction en un modèle directionnel beaucoup plus efficace. ça a un aspect un peu bricolé (on m'appelle ici dorénavant Marc Gyver, allez savoir pourquoi...) mais ça fonctionne très bien.