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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 00:22

Vendredi 18 avril

Une sortie est prévue cet après-midi, neuf personnes ont réservé. Il fait un mauvais temps de mois de novembre en France, 10°C, du vent pas trop fort mais suffisant pour former des vagues et nous allons être mouillés par les embruns frais (la mer est à 15°C) et surtout, il pleut... beaucoup. Et une pluie froide qui vous transperce même en étant très bien équipé. Et pourtant nous sommes impatients d'aller dans cette humidité glaçante. Il faut dire que nous avons une bonne raison à cela, une baleine à bosses a été vue ce matin et nous voulons absolument la retrouver. Elles sont rares aux Açores, elles viennent parfois et de manière tout à fait aléatoire, à n'importe quel moment de l'année, l'année dernière il y en a eu une seule de passage et pas lorsque j'étais là. Il faut dire que la baleine à bosses, c'est quelque chose ! Tout le monde l'aime, elle est différente des autres avec ses 2 grandes nageoires pectorales qui lui donnent l'air d'avoir des ailes (d'où son nom Megaptera novaeangliae, megaptera signifiant grande aile) et surtout, c'est une star, une diva. Elle aime se donner en spectacle.

Les conditions sont loin d'être idéales pour l'observation des cétacés, en particulier parce qu'elles rendent très difficiles le travail des vigies à terre dans leur repérage des baleines pour nous guider par radio vers elles. Et je ne vous parle pas des conditions pour faire des photos : tout est gris, pas de lumière et des photos sans lumière c'est pour le moins incompatible. On verra bien, peut-être que les seules photos de la journées seront gravées uniquement dans mes souvenirs.

Avec la vitesse du bateau les grosses gouttes de pluie me font l'effet de grêlons qui m'assaillent le visage ou en tout cas le peu de mon épiderme qui n'est pas couvert. Je ne sais pas comment fait Pedro pour piloter son bateau sans lunettes. Et je pense aussi à nos clients qui sont nettement moins bien équipés que moi.

Dans un premier temps nous arrivons près d'un groupe de trois rorquals boréals, ce qui n'est pas fréquent, ils sont en général plutôt solitaires mais en plus leur comportement n'est pas du tout habituel : généralement ils se déplacent de manière assez prévisible, plus ou moins en ligne droite, ils sont faciles à suivre et sont peu spectaculaires. Certes ce sont de gros animaux (jusqu'à vingt mètres de long) mais on ne voit en principe que l'arrière de la tête avec les évents qui leur permettent de respirer ainsi que le dos avec un grand aileron dorsal. Mais ces trois là sont restés dans un petit périmètre, à se côtoyer de près, à se rouler sur le côté nous montrant ainsi leurs nageoires pectorales. C'était apparemment un moment de socialisation, peut-être une rencontre galante... Et ils se sont comportés comme si nous n'étions pas là. Le bateau était arrêté et il semblerait que ces baleines-là ne connaissaient pas les règles du whale watching : les bateaux ne doivent pas approcher à moins de cinquante mètres des baleines et toujours par l'arrière. Mais peut-être que les cétacés n'ont pas de règlement qui les empêchent de s'approcher des bateaux ou alors ils ne l'ont jamais lu ou bien ils ont oublié.

De retour à la mine...

Leur manège a duré un bon moment, les baleines passant parfois à moins de cinq mètres du bateau. Il y a parfois dans la vie des moments ou on se sent petit... Très impressionnant et belle ambiance sur le bateau.

De retour à la mine...
De retour à la mine...

Finalement nous les avons laissées à leurs occupations et nous sommes partis à la recherche d'autre chose, chacun d'entre nous (l'équipage) ayant dans un coin de la tête la diva aux grandes ailes.

Et Pedro a repéré au loin un énorme splash, une grosse masse d'écume blanche signe qu'une baleine, une grosse, venait de faire un saut hors de l'eau. Deux possibilités, un cachalot ou... une baleine à bosses. Pas de cachalot vus ces derniers jours dans les environs donc...

Plein gaz dans la direction repérée et Elle est bien là.

Elle nous accueille en plongeant en sortant sa grande nageoire caudale (ce que ne font pas d'autres espèces sauf les cachalots).

De retour à la mine...

Après quelques minutes elle refait surface, ou plutôt elle se propulse au dessus de la surface et cette fois le splashhhh qui s'en suit n'est vraiment pas loin, environ cinquante mètres. Une baleine à bosse c'est quand même une petite bête qui peut faire jusqu'à quinze mètres de long et peser quarante à cinquante tonnes. Je vous laisse imaginer l'effet...

De retour à la mine...
De retour à la mine...

Puis la star du jour nous a gratifiés de trois sauts supplémentaires et de grands coups de nageoire caudale sur l'eau.

De retour à la mine...

Sympa, elle est restée près de nous jusqu'à ce que ce soit l'heure pour nous de prendre le chemin du retour. On en a vraiment pris plein les yeux et fait un plein de très fortes émotions. La star a bien fait son show et il a été grandement apprécié.

Quelle sortie ! Aucune des personnes présentes sur le bateau n'oubliera ces moments uniques, même Pedro qui en a pourtant vu d'autres.

De retour à la mine...
De retour à la mine...
Un capitaine trempé mais heureux.

Un capitaine trempé mais heureux.

Petit retour en arrière.

Mercredi, vers 10 h, le comité d'accueil est là à l'aéroport : je retrouve Pedro, Marilia et Ricardo, une partie de ma famille du milieu de l'Atlantique. Quel plaisir !

On m'annonce qu'il y aura une sortie en bateau cet après-midi et que cette première sortie sera mon cadeau d'anniversaire. Et pour un cadeau, il sera exceptionnel comme on ne peut avoir qu'en rêve. Imaginez, outre le bonheur de me retrouver là, sur l'eau avec mes amis, notre route croisera celles de deux rorquals communs et d'une baleine bleue, soit les deux plus gros animaux qui aient jamais existé sur notre planète. Un rorqual commun (Balenoptera physalus) peut mesurer jusqu'à vingt cinq mètres pour un poids d'environ cent tonnes.

De retour à la mine...
De retour à la mine...

Quand à la baleine bleue (Balenoptera musculus), elle, elle joue dans la cour des grands : jusqu'à trente mètres pour environ deux cent tonnes, oui 200 ! De telles mensurations ça parait complètement abstrait donc pour vous donner une image de ce que ça peut représenter, imaginez deux bus de tourisme, les gros bien sûr, et mettez-les l'un derrière l'autre : là, vous avez trente mètres. Impressionnant, non ? Quant au poids, prenez les deux mêmes autobus et comme unité de mesure supplémentaire on va prendre l'éléphant qui n'est pas vraiment réputé pour sa légèreté. Donc, sur les bus on rajoute des éléphants. Des adultes, pas des éléphanteaux. Pas deux ou trois, ni dix ou quinze mais cinquante... Et là vous avez environ le poids d'une de ces géantes des mers. Ça en impose, non ? Et quand une de ces géantes décide de passer devant nous à moins de vingt mètres, on se dit qu'on est vraiment pas grand chose sur cette planète.

Quand on se trouve aussi proche de cet animal, quand elle souffle pour renouveler l'air de ses poumons par ses deux évents situés sur le dessus de la tête, on croirait se trouver à côté d'un geyser ou d'une forge. Quelle puissance ! Le souffle peut se voir de très loin, il mesure jusqu'à neuf mètres de haut.

De retour à la mine...
De retour à la mine...
De retour à la mine...

Il se dégage de cette animal, comme de ses congénères d'autres espèces, une impression à la fois de puissance colossale et de douceur infinie. C'est très impressionnant de se trouver aussi près, pas à cause d'un quelconque danger inexistant par ailleurs, mais à cause de l'immensité, de la démesure qui se trouve devant nos yeux incrédules.

A peine quelques heures après mon arrivée me voilà déjà empli d'émotions fortes.

Et ce n'est que le début, le premier jour, la première sortie. Le deuxième jour, deux sorties et de nouveau des baleines bleues dont une nous montrera sa nageoire caudale ce qui n'est pas très fréquent.

Vraiment je ne vais pas me plaindre de ce retour à la mine...

P.s. : mes copains les dauphins sont bien sûr au rendez-vous.

De retour à la mine...
De retour à la mine...
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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 15:02

Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, je ne suis pas vraiment indifférent à la présence des dauphins et autres baleines dans l'océan. C'est une des raisons principales qui me font aller sur l'eau. Les rencontrer dans leur milieu naturel (et PAS dans des piscines-prisons !!!) est une source d'enchantement et d'émerveillement.

Ayant eu la chance de les côtoyer aux Açores tous les jours pendant trois mois l'année dernière, j'en ai ramené des milliers de photos et j'ai décidé d'en faire un livre.

C'est un livre auto-édité, fabrication maison de A à Z (sauf l'impression), depuis le choix des photos jusqu'à la mise en page en passant par la création de la couverture. Je ne l'ai pas encore eu dans les mains car il est en cours d'impression mais je pense que ce sera un bel ouvrage à feuilleter.

Format A5 horizontal (21cm x 15 cm), 152 pages, presque uniquement des photos en couleurs sur fond noir classées par espèces, juste un petit texte d'introduction en trois langues, portugais, anglais et français. Ces trois langues parce que l'intention de cette édition était d'avoir un beau souvenir à proposer aux personnes de toutes nationalités qui seront venus à la rencontre des dauphins et baleines en compagnie de mon ami Pedro (hortacetaceos.com) à Horta sur l'île de Faïal aux Açores.

Voici le texte d'introduction :

"De nombreuses espèces de cétacés peuvent être observées dans les eaux de l’archipel des Açores. Les mammifères marins trouvent autour de ces îles de la nourriture en abondance. Neuf espèces de dauphins (famille Delphinidae) sont susceptibles d’ être rencontrées à proximité des côtes.
Certaines sont résidentes et d’autres migratrices.
Espèces résidentes : Dauphin commun (Delphinus delphis), Grand dauphin (Tursiops truncatus) et Dauphin de Risso (Grampus griseus). Les rencontres avec ces trois espèces sont communes.
Espèces migratrices : Dauphin tacheté de l’Atlantique (Stenella frontalis), Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba), Globicéphale tropical (Globicephala macrorhynchus), Fausse orque ou Pseudorque (Pseudorca crassidens), Orque (Orcinus orca), Sténo (Steno bredanensis). Les trois premières espèces sont communes depuis la fin du printemps jusq’au début de l’automne, les deux suivantes sont vues occasionellement et la dernière rarement et seulement en été.
Dans ce livre sont présentées les espèces que l’ on rencontre fréquemment voire quotidiennement lors de sorties en mer sur les bateaux d’ observation des cétacés.
La rencontre avec les dauphins a quelque chose de magique qui ne peut laisser indifférent, c’est à chaque fois une source d’intenses émotions. Comment ne pas être profondément touché en les côtoyant parfois de très près ? Les gouttes salées qui coulent sur les joues ne sont pas toujours de l’eau de mer..."

Si vous êtes intéressés pour avoir un exemplaire de ce livre, ou plusieurs bien sûr, il me semble que le mieux serait que vous alliez passer vos vacances aux Açores pour observer les dauphins dans leur élément naturel avant de les regarder sur papier en vous remémorant de beaux souvenirs.

Bon, il y a quand même un autre système, c'est que vous pouvez me le commander directement. Pour cela, cliquez sur mot "contact" tout en bas de cette page, à la fin des articles, c'est la toute dernière ligne.

Prix : 13 € + frais d'envoi (3,30 € pour la France)

Ensuite il vous faudra juste être patients parce que je ne pourrai vous l'envoyer qu'à partir de fin juillet, après mon retour des Açores. Ah, je ne vous avais pas dit, j'y retourne pour trois mois, départ le 15 avril. Pfffff !!! Encore 4 semaines à attendre...

Et en avant première voici la couverture.

A paraître très bientôt...
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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 20:15
Moi aussi je suis d'accord !
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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 10:23
Inspiration

Madiba s'en est allé regarder d'en haut notre planète. Puisse son humanité inspirer les dirigeants de ce monde (on peut toujours rêver) et également vous, nous moi et tout le monde...

Inspiration
Inspiration
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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 21:22

Un mois. Déjà un mois que l'écluse du port de Bordeaux s'est ouverte devant l'étrave de Vo lu mondu. 3 jours de traversée assez tranquille du golfe de Gascogne depuis l'Espagne, une visite en règle de la douane dans l'estuaire de la Gironde, remontée du fleuve avec le flot de marée, entrée dans le port et dès le lendemain mise à terre du bateau. Nuit immobile, plus de clapotis sur les flancs métalliques du bateau, changement de milieu, de monde. Passage de l'eau à l'air.

Ma 2CV, confiée aux bons soins de mes amis Cathy et Jean-Claude, remise en route et, bien chargée, a avalé les 150 km qui me séparait de la maison dans la campagne périgourdine.

L'impression de me retrouver dans un océan de verdure, passage sans transition du bleu au vert. J'apprécie les deux. A l'heure où j'écris ces lignes, le vert tourne au rouge, à l'orange, au jaune, j'aime les variations de couleurs.

Les champignons, les châtaignes, les chevreuils, ma chatte juste revenue de sa "pension" (merci Marie-Claude et Eric), les voisins sympas, voilà mon nouvel environnement pour un bon moment. Au moins jusqu'en avril où il est prévu que je retourne aux Açores (en avion cette fois) retrouver mes amis Pedro, Carla et ceux qui seront encore là, sans oublier les amis aquatiques, baleines et dauphins.

D'ici là, pas mal de choses au programme, travaux dans la maison, exploitation de toutes ces photos prises cet été, implication bénévole dans une association qui prend soin des chats errants www.soschatslibres.fr

Visiteurs bienvenus.

Pas d'ennui au programme.

Quant à Vo lu mondu, quand retrouvera-t-il son élément naturel ? Je ne sais pas.

Repartira-t-il sur les mers et océans avec moi ou dans d'autres mains ? Je ne sais pas non plus.

L'avenir le dira...

Du bleu au vert
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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 23:16

Eh bien pour une bonne nuit c'était une bonne nuit !

10 heures de sommeil non stop, pas de réveil toutes les 2 ou 3 heures quand la situation n'imposait pas une plus grande fréquence. Et en plus dans le bateau qui ne bouge absolument pas bien attaché à un ponton. Et encore une autre belle et longue nuit en perspective dès que j'aurai envoyé cet article.

Me voilà donc "de l'autre côté" et très content d'y être de ce côté-là.

Faut dire que cette traversée ne s'est pas passée comme dans un rêve, c'était pas "la croisière s'amuse", vraiment pas.

Surtout la fin...

Pour une fois, reconnaissons le, MétéoFrance ne s'est pas trompé. "Avis de tempête" pile poil dans la zone où je me trouve. Le scénario de 2011, quand je revenais des Açores, s'est reproduit avec quelques différences quand même.

Cette fois c'était le vent de face, je commence à en avoir vraiment l'habitude, ce qui ne veut pas dire que je m'y habitue, je n'ai eu pratiquement que ça, quand il y avait du vent, depuis les caraïbes. Force 6 à 8 en permanence pendant 48 heures, vraiment rien d'agréable, je peux vous le garantir. Dans la série "mais qu'est-ce que je suis venu faire dans cette galère ?", c'était pas mal.

Le cap Ortegal, vous connaissez ? C'est la pointe à l'extrême Nord-Ouest de l'Espagne. J'y étais passé en 2011 en allant vers le Sud. Au moteur, pas de vent, et je me rappelle m'être dit alors que c'est le genre d'endroit où il ne doit pas faire bon d'y passer un jour de tempête. Les rochers qu'y se trouvent à la pointe de ce cap s'appellent Los Aiguillones. Pas besoin d'être hispanophone pour comprendre que l'endroit peut ne pas être accueillant du tout, je ne vous fais pas un dessin. Pas vraiment le cap Horn mais quand même...

Donc dans la liste des expériences à ne pas refaire je coche : passer le cap Ortegal par 30 à 40 nœuds de vent de Nord-Est.

Je vous passe les détails de la chose et je peux vous assurer que 2 nuits bien calmes sont tout à fait méritées après un tel épisode.

Petit retour en arrière sur les 12 jours de traversée de Horta aux Açores jusqu'à Viveiro en Gallice.

Jour 1

Que c'est lent !!! Après 3 mois de déplacement à 20-25 nœuds avec le bateau d'Hortacetaceos, la traversée du chenal entre les îles de Faïal et Pico à 3,5 nœuds face au courant, me parait interminable, j'ai l'impression de naviguer arrêté.
J2
Départ tout en douceur, tout en lenteur plutôt. Peu de vent, carène salie par 3 mois d'immobilité portuaire. L'orientation du vent ne me permet pas d'aller directement vers mon but, le Nord de l'Espagne, au Nord-Est, ce qui était prévu. Je vais devoir faire du Nord pendant encore 2 jours probablement puis, en principe, je devrais pouvoir infléchir ma trajectoire plus à l'Est. A voir...
Une sensation de vide s'est installée autour de moi après avoir laissé sur le quai mes amis, les mains en l'air accompagnées par les déclics photographiques. 3 mois se sont écoulés en leur compagnie à partager de joyeux moments et d'autres d'une grande intensité émotionnelle, 3 mois de contacts tout autant chaleureux qu'intéressants.
Ce vide est un peu comblé par un passager qui s'est invité à bord ce matin, un petit oiseau. Pas farouche du tout, il se laisse caresser. Il n'a rien mangé de ce que je lui ai présenté, par contre il avait apparemment très soif. Il est en ce moment installé sur la couchette avant et a l'air de se reposer. Je ne suis qu'à 90 milles nautiques de Terceira, peut-être vient-il de cette île.
Après quelques heures de repos pour lui et de compagnie pour moi, il a manifesté le désir de sortir mais ne trouvait pas l'issue. Il s'est laissé prendre dans la main sans manifester la moindre crainte et je l'ai posé délicatement dehors.
Que c'est léger un oiseau ! C'est plein d'air sous les plumes ces petites bêtes. C'est pour ça qu'on ne verra jamais voler une baleine, même si certaines s'y essaie parfois.
Et quelques minutes plus tard il a repris son vol. Dis, Tu vas où, p´tit oiseau ? Bon voyage.

Impressions de traversée
Impressions de traversée

J3
Vents légers légers et pas dans la bonne direction. J'alterne plusieurs fois par jour et par nuit les périodes à la voile et au moteur. Les conditions ne correspondent déjà plus aux prévisions prises juste avant le départ. Pffff! Je vais mettre combien de temps ? J'espère que ma balise de suivi fonctionne pour que ceux qui suivent ma progression voient que j'avance toujours et donc pas de souci à se faire.
Il était temps ! Un an que je n'étais pas allé chez le coiffeur et mes cheveux me faisaient comprendre en étant devenus cassants qu'ils commençaient à être vraiment longs. Pas de salon de coiffure au milieu de l'océan mais une paire de ciseaux dans un tiroir et les deux seules mains disponibles du bord ont fait l'affaire. Le résultat ? Les deux seuls yeux du bord constatent que ça aurait certainement pu être bien pire et moi je dis que comme il n'y a pas d'autre témoin ça ira très bien comme ça. Désolé les curieux, pas de photo...
Quelques réflexions sur le sujet :
- je ne me vois pas du tout me lancer dans la profession.
- pourquoi est-ce que ça dure aussi longtemps chez un coiffeur alors qu'avec l'entraînement qu'ils ont ils devraient pouvoir le faire plus rapidement que moi qui n'ai pas mis plus de 5 minutes ?
- pourquoi est-ce que ça coûte aussi cher alors que ça peut être fait en quelques minutes et quand en plus ils nous prennent quelque chose ? Ça devrait être du troc, les cheveux contre la coupe. Juste, non ?
J4
Visqueuse. Aujourd'hui l'océan matinal est constitué d'une masse visqueuse, lisse, sans ride, légèrement déformée par de longues ondulations régulières, lente et profonde respiration de Neptune, sur lesquelles Vo lu mondu monte et descend en se dandinant tout en douceur. Calme. Tout est calme, lisse.
Et le ciel est à l'unisson, sans la moindre nébulosité. Calme, lisse lui aussi. Une vague brume lointaine permet de souligner le trait de l'horizon, clair au-dessus, légèrement plus foncé en-dessous.
Ce trait dessine le cercle parfait qui nous entoure, le bateau et moi, et en étirant le sillage nous essayons d'en dessiner très lentement le diamètre. Interminablement long. Peine perdue ? Probablement... Peu importe, c'est mon chemin et c'est ce qui fait que ça en vaut la peine.
Je me retrouve pour l'instant avec le même scénario qu'il y a 2 ans sur cette même route : 2 ou 3 jours de vent léger qui me font remonter vers le Nord ( ma destination est au Nord-Est ) puis le souffle nourricier des voiles disparait. Cela va-t-il durer 11 jours comme en 2011 ?
Je ne le souhaite bien sûr pas.
22 heures, nuit sans lune pour l'instant, pas de nuages non plus. Le bleu du ciel qui m'a accompagné toute la journée a viré progressivement au noir profond et le plafond céleste est parsemé d'une myriade de petits trous qui laissent passer des points de lumière très brillante. Parfois un de ces points tente une échappée solitaire, prend la tangente et disparait en tirant un trait lumineux. C'est beau, tout simplement beau, comme souvent est la nature quand on prend le temps de l'observer un peu. C'est beau et cependant un peu triste comme la musique que j'écoute pour couvrir le bruit du moteur. C'est du fado qui sort de mes écouteurs, cette musique portugaise douce qui exprime la saudade, ce sentiment particulier entre la tristesse et la mélancolie. J'ai un peu ce sentiment ce soir parce que serait tellement plus beau de le partager avec quelqu'un, là, maintenant, sur le moment, en direct. Alors je le partage en pensée avec certaines personnes qui me sont chères et les lecteurs de ce blog. Ça rend le spectacle tout de même plus beau que de le garder seulement pour moi. Finalement, le bonheur c'est pas compliqué, c'est partager les étoiles filantes. Et le dernier morceau de chocolat noir.
Comme il y pas mal de ces étoiles fugitives, mon stock de vœux va finir par s'épuiser. Même si seulement la moitié d'entre eux se réalise je vais être comblé pour un bon moment. Profitez-en pour exprimer les vôtres, je vous en laisse volontiers quelques unes.
Bon, je vais aller poursuivre mes rêves en position horizontale, la nuit promet d'être particulièrement calme. Bonne nuit.

J5
La bonne surprise du petit jour c'est que le vent vient de se lever en même temps que moi. Oh, pas violent mais j'ai au moins pu arrêter le moteur et naviguer enfin en silence. Ça ne va toujours pas bien vite, environ 4 noeuds, mais Vo lu mondu peut tracer sa route. Et, incroyable, c'est la première fois depuis que j'ai quitté les Caraïbes que je n'ai pas le vent dans le nez, quand il y a du vent. Il vient de l'Ouest de manière vraiment inattendue. Je ne m'en plains bien sûr pas.
Petit retour en arrière sur mes derniers jours à Horta.
Les dernières sorties à la rencontre des cétacés ont pratiquement toutes été magiques : nombreuses espèces présentes, certaines surprenantes en cette saison et souvent du grand spectacle, dauphins par centaines, pseudorques se disputant un gros thon juste à côté du bateau, grands dauphins en groupe inhabituellement important.
Et la magie a vraiment opéré lors des 2 derniers jours.
Il arrive très fréquemment qu'un troupeau de dauphins soit un véritable melting pot : dauphins communs, dauphins tachetés et dauphins bleu et blanc, s'y mélangent le plus souvent et on observe parfois un hybride, un individu avec des caractéristiques de deux espèces différentes. Depuis longtemps je désirais faire une photos avec des individus différents. Pas évident, il faut qu'ils aient envie de respirer au même instant et qu'ils entrent dans le cadre de l'image. Et finalement il a fallu que j'attende l'avant dernier jour pour que l'opportunité se présente, un dauphin commun et un tacheté côte à côte. Ils n'ont respiré qu'une seule fois ensemble et j'étais prêt.

Impressions de traversée
Impressions de traversée

Une autre photo à laquelle je tenais, c'était un cachalot sautant hors de l'eau. Ces gros cétacés ont parfois ce genre de comportement, les jeunes le plus souvent. C'est très très spectaculaire, une masse de 10 à 15 tonnes propulsée au dessus de la surface et retombant dans un énorme splashhhhh....
Durant les très nombreuses sorties en mer effectuées pendant 3 mois j'ai pu observer quelques fois cet évènement mais toujours d'assez loin, donc sans photo.
Et le tout dernier jour j'ai eu mon cadeau, un cachalot de belle taille a sauté hors de l'eau à 100 m devant la bateau. Et il a été particulièrement sympa puis qu'il ne s'est pas montré qu'une seule fois mais 6 fois de suite en l'espace de 2 minutes. Si ça ce n'est pas un beau cadeau...
Merci merci le cachalot, merci Mère Nature pour un tel spectacle aussi grandiose et... merci mon ami Pedro.

Impressions de traversée
Impressions de traversée

Cependant le dernier jour n'était pas terminé. La toute dernière baleine que je verrai se montrera à la fin de ma dernière sortie, un rorqual boréal. Que faisait-il là, lui qui en cette saison devrait se trouver dans les eaux froides de l'Arctique ? C'était la cerise sur mon déjà très beau gâteau de départ. Le regard échangé avec Pedro à ce moment-là n'avait pas besoin d'être accompagné de mots. En y repensant j'en ai de nouveau la gorge bien serrée...

Impressions de traversée
Impressions de traversée

J6
Pfffffff !!!!!!!!!!!!! Trop fort le vent ! Ça bouge vraiment beaucoup, je retourne me mettre à l'horizontal pour écouter mes émissions de radio favorites, merci France Inter.
J7
Ça s'est un peu calmé pendant la nuit et, même si Vo lu mondu atteint enfin une vitesse relativement correcte, je ne cherche pas à aller plus vite, je suis plutôt en mode conservateur. C'est l'histoire du mec qui ménage sa monture...
Je commence à la trouver un peu longue cette traversée. Je pensais mettre une grosse semaine jusqu'en Espagne, ce devrait plutôt en être deux petites. C'est la première fois que je trouve que ma balise de suivi, imposée par mon assureur pour naviguer en solitaire, a une utilité. Comme ma progression est lente et que je mettrai plus de temps que prévu, j'imagine que ceux qui me suivent par ce moyen ne vont pas s'inquiéter en me voyant toujours avancer et sur une trajectoire cohérente. J'en profite pour remercier mon ami Bernard qui, en navigateur averti, depuis sa Haute-Savoie surveille ma progression par ce moyen et que ma nièce Nathalie, mon relais à terre, peut contacter en cas d'inquiétude familiale.
J8
Vous trouvez peut-être que je parle un peu trop souvent du vent mais c'est lui qui rythme ma vie, mon sommeil, mes repas, mes humeurs, j'en suis le jouet en fait et je ne peux bien sûr pas intervenir dans ce domaine.
Et depuis 2 ou 3 jours il est vraiment instable tant en force qu'en direction. Après la nuit dernière au moteur, le vent s'est levé en même temps que moi ce matin, à 8 heures, gentiment puis en se renforçant progressivement pour arriver à force 5 à 6 Beaufort. Direction Sud Sud Est ce que je n'attendais absolument pas, il devrait être Nord Nord Est selon les prévisions. Je ne me plains pas de cet imprévu, il me convient. Donc depuis douze heures Vo lu mondu va vite, plus de 6 noeuds de moyenne, et dans la bonne direction. En plus la mer n'est pas trop formée, ça reste relativement confortable. Le baromètre a commencé à remonter et ça devrait donc se calmer un peu pendant la nuit et la pluie qui a bien rincé les voiles devrait disparaitre. Pas vu le soleil aujourd'hui. Bref, je me réjouis de me diriger rapidement vers mon escale espagnole.
J9
Pfffffff !!!!!!!! Plus de vent du tout....
C'est décidé, en arrivant je postule à MétéoFrance comme prévisioniste. Je ne peux pas imaginer qu'il y ait une formation spéciale pour cette profession, apparemment peu importe la corrélation qu'il peut y avoir entre les prévisions et la réalité, d'après ce que je peux constater sur place. Donc pas compliqué comme boulot et peut-être que c'est pas mal payé.

J11
Pfffffff !!!!!!! Fort le vent...
Moi qui pensais passer une dernière journée tranquille avant l'escale, ben c'est raté. Un bon force 6 pas vraiment dans la bonne direction, comme d'hab, mais je peux quand même faire route directe vers le but. La mer est agitée mais pas vraiment mauvaise, Vo lu mondu se comporte très bien tout en faisant le yoyo sur les vagues.
Bon, je viens de voir que ma grand voile est déchirée entre le 2ème et le 3ème ris juste en arrière du mât. Pas de problème pour l'instant car je navigue avec 3 ris et il me reste 80 milles à faire. Je ne sais pas si je pourrai la faire réparer à Viveiro où je vais m'arrêter. Il me restera alors environ 300 milles jusqu'à l'estuaire de la Gironde et ça serait quand même préférable de pouvoir utiliser toute la surface de la voile.

La suite vous la connaissez déjà.

J'ai sorti ma trousse de voilerie aujourd'hui, enfilé ma paumelle, puis poussé et tiré l'aiguille pendant quelques heures. C'est fait, ma voile est totalement opérationnelle pour rentrer à la maison.

Les prévisions météo ont l'air toutes douces pour les jours qui viennent sur le golfe de Gascogne et donc en principe départ demain dans la journée, direction l'estuaire de la Gironde. Cela devrait prendre 4 jours puis je devrai attendre à Royan ou à Port Médoc le bon moment pour remonter la Gironde vers Bordeaux avec la marée montante. Si tout se passe bien comme prévu, passage de l'écluse du port à flot de Bordeaux jeudi 19 septembre au matin.

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 23:27

J'en suis certain, une conspiration s'est jouée dans mon dos la semaine dernière. Oui, je suis sûr que Pedro, mon "ami", a soudoyé Eole pour que celui-ci me fasse un croche-pied et m'empêche ainsi de partir : curieusement, alors que j'envisageais de larguer les amarres de Vo lu mondu hier dimanche, les prévisions se sont mises à montrer du vent de Nord-Est pour une semaine alors que c'est précisément la direction que je dois suivre pour rentrer "à la maison". Combien d'hectopascals, d'isobares, de dépressions et d'anticyclones lui a-t-il offert pour cela ? Pas la moindre idée, en général ce genre de tractation reste très opaque.

Donc me voilà en attente de l'ouverture d'une fenêtre météo. Pour l'instant il semblerait ce pourrait être assez bon pour vendredi. A voir d'ici là si ça se confirme.

En attendant, je ne vais pas me plaindre, je profite toujours de mes sorties "baleines et dauphins" quotidiennes, souvent magiques, ainsi que de la compagnie de mes amis et des belles rencontres avec nos "clients".

Cachalot plongeant vers les grands fonds, environ 1000 m à cet endroit, pour aller se nourrir d'un grand calmar. L'avant dernière photo est importante pour nous car elle va nous permettre d'identifier cet individu. Il n'y a pas 2 nageoires caudales de cachalot identiques, de véritables empreintes digitales. Nous disposons d'un logiciel spécial pour comparer les formes des queues ce qui permet de savoir si tel ou tel animal a déjà été vu ici ou ailleurs, les fichiers étant à disposition des chercheurs. Rien que pour cette saison nous avons déjà plus de 250 individus en stock. Apparemment celui-ci s'est un peu fait croquer par 2 fois par un prédateur, orque ou requin à priori.
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Cachalot plongeant vers les grands fonds, environ 1000 m à cet endroit, pour aller se nourrir d'un grand calmar. L'avant dernière photo est importante pour nous car elle va nous permettre d'identifier cet individu. Il n'y a pas 2 nageoires caudales de cachalot identiques, de véritables empreintes digitales. Nous disposons d'un logiciel spécial pour comparer les formes des queues ce qui permet de savoir si tel ou tel animal a déjà été vu ici ou ailleurs, les fichiers étant à disposition des chercheurs. Rien que pour cette saison nous avons déjà plus de 250 individus en stock. Apparemment celui-ci s'est un peu fait croquer par 2 fois par un prédateur, orque ou requin à priori.
Cachalot plongeant vers les grands fonds, environ 1000 m à cet endroit, pour aller se nourrir d'un grand calmar. L'avant dernière photo est importante pour nous car elle va nous permettre d'identifier cet individu. Il n'y a pas 2 nageoires caudales de cachalot identiques, de véritables empreintes digitales. Nous disposons d'un logiciel spécial pour comparer les formes des queues ce qui permet de savoir si tel ou tel animal a déjà été vu ici ou ailleurs, les fichiers étant à disposition des chercheurs. Rien que pour cette saison nous avons déjà plus de 250 individus en stock. Apparemment celui-ci s'est un peu fait croquer par 2 fois par un prédateur, orque ou requin à priori.
Cachalot plongeant vers les grands fonds, environ 1000 m à cet endroit, pour aller se nourrir d'un grand calmar. L'avant dernière photo est importante pour nous car elle va nous permettre d'identifier cet individu. Il n'y a pas 2 nageoires caudales de cachalot identiques, de véritables empreintes digitales. Nous disposons d'un logiciel spécial pour comparer les formes des queues ce qui permet de savoir si tel ou tel animal a déjà été vu ici ou ailleurs, les fichiers étant à disposition des chercheurs. Rien que pour cette saison nous avons déjà plus de 250 individus en stock. Apparemment celui-ci s'est un peu fait croquer par 2 fois par un prédateur, orque ou requin à priori.
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Cachalot plongeant vers les grands fonds, environ 1000 m à cet endroit, pour aller se nourrir d'un grand calmar. L'avant dernière photo est importante pour nous car elle va nous permettre d'identifier cet individu. Il n'y a pas 2 nageoires caudales de cachalot identiques, de véritables empreintes digitales. Nous disposons d'un logiciel spécial pour comparer les formes des queues ce qui permet de savoir si tel ou tel animal a déjà été vu ici ou ailleurs, les fichiers étant à disposition des chercheurs. Rien que pour cette saison nous avons déjà plus de 250 individus en stock. Apparemment celui-ci s'est un peu fait croquer par 2 fois par un prédateur, orque ou requin à priori.

Et je ne peux m'empêcher de vous mettre une photo de dauphin. Celui-ci est un dauphin bleu et blanc qui a décidé de prendre un peu de hauteur.

Conspiration et attente
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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 01:29

Eh oui, Vo lu mondu est toujours scotché le long du quai dans le port d'Horta. Ou plutôt c'est moi qui ai les pieds dans la glue, super glue made in Açores, très efficace. Pas vraiment envie de hisser les voiles. Non que je ne serais pas content de me retrouver dans ma campagne périgourdine mais je suis bien ici avec mes amis de "travail". Et que dire des copains océaniques ? Des dauphins et des cachalots tous les jours, chaque sortie est différente de la précédente, pratiquement à chaque fois son lot de surprises. Hier après midi ? une baleine bleue. Extrêmement surprenant à cette époque car elles ne passent dans ces eaux qu'au printemps lors de leur migration saisonnière vers l'arctique. Pas de chance, je n'étais pas sur le bateau...

Certaines sorties sont absolument magiques comme il y a 3 jours où nous avons navigué sur un océan de dauphins. Des centaines, il y en avait partout. Séquence émotion. Grand silence à bord, plus personne n'a parlé pendant un bon moment. Alors que je vois des dizaines de dauphins chaque jour, plus un mot ne pouvait sortir... Intense l'émotion ? Plus que ça, au delà des mots.

A notre retour au port, les sourires en disaient long sur ce moment-là. Une cliente italienne est venue me dire qu'elle venait de vivre le moment le plus merveilleux de toute son existence. Et nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre.

C'est le pic de la haute saison actuellement, 2 à 3 sorties par jour, je pars de "chez moi" à 8h (3 minutes pour aller "au bureau") et retour régulièrement entre 21h et 22h. Pas de jour de congé parce que je n'en veux pas, pas question de ne pas profiter à fond de cette activité qui me plaît beaucoup, observer les cétacés et en même temps faire profiter de ces merveilles à beaucoup de gens de plein de pays différents. Leurs sourires au retour au port sont pour nous la plus belle des gratifications.

Je dors très bien après ça, croyez-moi.

Bon, en attendant, quelques photos de ces derniers temps, pas de thème particulier, un peu en vrac. Le temps me manque pour faire quelque chose de plus élaboré.

Un très grand cachalot plongeant vers les profondeurs, 1000 m ou plus, pour trouver sa nourritue préférée, le calmar géant.

Un très grand cachalot plongeant vers les profondeurs, 1000 m ou plus, pour trouver sa nourritue préférée, le calmar géant.

Un bébé cachalot nous gratifie de son plus beau sourire, la tête à l'envers. Il n'a pas encore de dents, seulement des espèces de bourgeons. Elles ne pousseront qu'après environ 4 années, l'allaitement durant jusqu'à 5 ans.

Un bébé cachalot nous gratifie de son plus beau sourire, la tête à l'envers. Il n'a pas encore de dents, seulement des espèces de bourgeons. Elles ne pousseront qu'après environ 4 années, l'allaitement durant jusqu'à 5 ans.

Un puffin cendré s'envole avec sa prise du jour, sardine ou maquereau.

Un puffin cendré s'envole avec sa prise du jour, sardine ou maquereau.

Dauphins communs dans une eau sans surface.

Dauphins communs dans une eau sans surface.

Dauphins communs qui n'ont de "commun" que le nom tellement ils sont beaux.

Dauphins communs qui n'ont de "commun" que le nom tellement ils sont beaux.

Risso, notre super bateau.

Risso, notre super bateau.

Et toujours des dauphins caressant le rêve d'Icare.

Et toujours des dauphins caressant le rêve d'Icare.

Super glue açorienne

La marina est déjà bien vide, plus beaucoup de voiliers par ici, la saison nautique tire à sa fin, presque tous ont mis le cap à l'Est vers la méditerranée ou au Nord-Est vers la côte atlantique française ou l'Europe du Nord.

Et il va quand même falloir que je me décide à faire pareil avant que la probabilité de mauvais temps devienne un problème dans le golfe de Gascogne. Donc en principe départ en tout début de semaine prochaine. Direction le Nord de l'Espagne et ensuite Bordeaux.

D'ici là je compte bien sûr profiter au maximum de ce que je vis ici. Cependant je commence à vraiment appréhender le moment où les amarres devront être larguées des taquets du ponton et quand je verrai s'éloigner mes chers amis sur le quai. ça va être dur, très dur.

Super glue açorienne
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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 20:36

En étant sur l'eau pratiquement tous les jours pour l'observation des cétacés, mon appareil photo ne risque pas de se retrouver au chômage. Résultat, mon logiciel de traitement des photos a fini par avoir une grosse indigestion vu la quantité d'images rapportées après chaque sortie, 300 à 400 certains jours. Je vous raconte pas le bazar dans le stock de photos, images dispersées un peu n'importe où, d'autres tout simplement disparues et finalement retrouvées en allant chercher loin dans les profondeurs des fichiers cachés de l'ordinateur. Ça va un peu mieux maintenant après avoir transféré des milliers d'images sur un disque dur externe, le logiciel a l'air de respirer un peu mieux.

En faisant ce grand ménage j'ai eu envie de partager avec vous une vision un peu moins classique des dauphins, des détails, des jeux d'eau, d'animaux et de lumière, des images que j'aime bien qui sortent de l'habituel. J'espère que vous apprécierez.

© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel

© Marc Perrussel

Et pour terminer, quelques images avec des effets "surprise", et bien entendu comme toujours, pas de retouche du style Photoshop, juste du recadrage. C'est la lumière qui fait le travail et je trouve qu'elle se débrouille plutôt bien.

© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel
© Marc Perrussel

© Marc Perrussel

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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 01:27

Dans cet environnement océanique il n'y a pas que des cétacés, même si pour la plupart des gens ce sont eux qui sont le seul centre d'intérêt. Lors de nos sorties en mer nous croisons aussi des tortues, des méduses, quelques poissons volants et des oiseaux. Le bateau est parfois survolé par des goélands mais les rencontres quotidiennes se font surtout avec les puffins cendrés, très nombreux dans l'archipel.

Donc une bête à plumes à l'honneur cette fois, le puffin cendré, et c'est aussi pour faire plaisir à ma copine Sonia qui aime bien les volatiles emplumés comme des chefs indiens.

ça plane pour lui
ça plane pour lui

Je trouve que c'est un très bel oiseau, une fois qu'il est en l'air c'est un très bon planeur, je l'ai souvent observé au large en train de zigzaguer entre les vagues avec une grande maitrise, l'extrémité des ailes frôlant la surface de l'eau en l'égratignant parfois légèrement. C'est un compagnon agréable que j'aime bien rencontrer au large, il met de l'animation dans le quotidien du navigateur solitaire, je me régale toujours de ce spectacle de voltige aérienne.

ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui

Le puffin cendré (Calonectris diomedea) est une espèce d'oiseau de mer grégaire, même si je l'observe souvent seul en navigation.

Il est relativement grand avec une longueur de 45 à 56 cm. Son envergure va de 1 mètre à 1,25 mètre. Son poids varie de 700 à 800 grammes.

Il vit généralement en bandes pendant la saison d'hivernation, en pleine mer. Lors de la saison de nidification, il constitue des colonies comprenant de nombreux individus, plusieurs centaines en général.

Ils sont souvent posés en nombre sur la surface aquatique et, pour décoller, ils doivent courir sur l'eau de manière un peu pataude. Assez souvent, lors des sorties avec le zodiac qui se déplace très vite, nous devons faire des détours pour les éviter et parfois nous devons beaucoup ralentir s'ils se trouvent sur notre route pour ne pas leur passer dessus ou même les heurter tant le décollage peut paraitre lent voire laborieux.

ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui

Une fois en l'air il alterne vol battu et vol plané.

Il se nourrit poissons, de céphalopodes, de crustacés (crevettes) et de méduses.

Il est d'habitude silencieux en mer pendant la journée et devient bruyant le soir. Une fois à terre sur l'île de Flores je me suis demandé ce que pouvaient être ces cris plaintifs rauques et très sonores ressemblant à des pleurs de bébé ou des lamentations.

Il vit une grande partie de l'année au large et vient à terre pour nicher.

ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
ça plane pour lui
Parfois il faut savoir rester humble et laisser le passage à bien plus gros que soi, un cachalot est quand même une petite bête relativement imposante...

Parfois il faut savoir rester humble et laisser le passage à bien plus gros que soi, un cachalot est quand même une petite bête relativement imposante...

© Marc Perrussel

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"Passer sa vie à cheminer le long d'une route droite, profondément encaissée entre de hauts talus, est faire médiocre usage des jours que le destin nous a accordés, tandis qu'ils peuvent être ensoleillés si l'on grimpe le talus pour flâner en liberté sur le vaste plateau qui le surmonte."
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"7 heures du matin peut être. Je n'ai plus l'heure et je m'en moque."
Paul-Emile Victor
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"La seule chose dont on soit sûr à l'avance de l'échec, est celle que l'on ne tente pas."
Paul-Emile Victor
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"Je ne vois pas de délégation de nos Frères à quatre pattes.
Je ne vois pas de siège pour les Aigles.
Nous oublions et nous nous croyons supérieurs.
Mais nous ne sommes en fin de compte rien de plus qu'une partie de la Création. Et nous devons réfléchir pour comprendre où nous sommes situés.
Nous sommes quelque part entre la montagne et la fourmi.
Quelque part et seulement là comme une partie et parcelle de la Création."
Oren Lyons Iroquois Onondaga.
Extrait d'un appel aux organisations non gouvernementales des Nations Unies - Genève - Suisse - 1977.

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"La nature est lente mais sûre.
Elle ne travaille pas plus vite qu'elle n'a besoin de le faire.
Elle est la tortue qui remporte la course de la  persévérance."                                                                                                 

Henry David Thoreau
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"C'est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas."
Victor Hugo
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"Qu'est-ce qu'en général qu'un voyageur ? C'est un homme qui s'en va chercher un bout de conversation au bout du monde."
Barbay d'Aurevilly
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" Faites ce que vous êtes capables d'effectuer ou croyez pouvoir faire. L'audace est porteuse de génie, de pouvoir et de magie."
Goethe

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"Si la cruauté humaine s'est tant exercée contre l'homme, c'est trop souvent qu'elle s'était fait la main sur les animaux. Tout homme qui chasse s'endurcit pour la guerre."
Marguerite Yourcenar
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"Il faut sauver les condors. Pas tellement parce que nous avons besoin des condors, mais parce que nous avons besoin de développer les qualités humaines pour les sauver. Car ce seront celles-là mêmes dont nous aurons besoin pour nous sauver nous-mêmes."
Mac Millan, ornithologue du XIXe siècle
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